Essai de reconstitution des étapes du creusement
La grotte est emprisonnée entre deux étroites bandes ordoviciennes courant sensiblement
Sud Sud-Ouest / Nord Nord-Est et jouxtant au nord la faille du grand synclinal Salesse-Jaur, séparant les terrains métamorphiques de la bordure sud du Somail des terrains calcaires dévoniens. Il faut noter au nord la présence de bancs de calcaire nettement dolomitiques, particulièrement remarquables dans la grottes.
Les eaux agressives venues des régions cristallines et gneissiques du Somail agrandissent la zone fracturée et la diaclase originelle par action chimique et mécanique. Le ruisseau senfonce dans le massif, dans deux directions: vers le NE en suivant la pente générale, et vers le Sud à la faveur du pendage des strates. Il abandonne plusieurs fois son lit, par pertes successives, et atteint sont profil déquilibre qui est à peu près celui de la vallée extérieure. Des éboulements se produisent, à proximité du versant, et au contact des schistes.
La grotte se remplit en grande partie, jusqu'à son niveau moyen, de sédiments divers venus de lextérieur : argiles et sables, graviers et même blocaille, composée de galets roulés relativement importants. Ceux-ci, amenés à la faveur des crues, subissent un début de
concrétionnement, arrivant à former une sorte de conglomérat dont on retrouve des témoins laissés en place par les eaux. Ces matériaux, paraissent provenir des régions septentrionales de la vallée de Courniou (Montagne Noire
Somail), puisquon note la présence de galets de gneiss et de schistes.
Le concrétionnement se poursuit, intense, car on trouve des planchers stalagmitiques
considérables sur les sédiments précités. Les galeries et salles, surtout au niveau supérieur, se concrétionnent, tandis que s amorce dans les niveaux inférieurs un sous-tirage des sédiments. On peut noter la présence de nombreuses lames dérosion, une très forte corrosion des parois et des plafonds. On peut supposer la submersion totale et prolongée des réseaux moyens et inférieurs de la grotte. La cavité prend peu à peu des dimensions et la morphologie que nous lui connaissons actuellement. Les sédiments et conglomérats sont pratiquement déblayés, il en reste seulement quelques témoins sur des laisses dans les parties basses de la grottes.
Une nouvelle période de concrétionnement importante débute. Les réseaux supérieurs sont nettement en voie de comblement (fossilisation). Dans les parties à calcaire dolomitique apparaissent les fleurs de roches daragonites (présence de magnésium). Le ruisseau à complètement disparu. Leau occupe sporadiquement les galeries inférieures (automne et printemps) et dune façon permanente et sans variation notable de niveau le réseau dit de fente. Dune façon générale leau occupe le
fond de la cuvette synclinale de Courniou.
Leau remonte cependant quelquefois dans les parties basses à la faveur des variations saisonnières de la nappe phréatique. Cest la période que nous connaissons actuellement.
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